Vivre
Pourquoi donc mourir
Puisque la terre est ronde puisque le ciel est bleu
Découvrir l’éther pourpre au soleil chaud d’été
Irisé mon amour de cette terre ancienne
Douce composition si doux tableau
Promesse tourmentée d’un souffle matinal
Cueillir les fruits murs en descendant de l’arbre
La poire piquée de vers et le kaki mielleux
La terre sablonneuse colle à mes doigts d’enfant
Qui fouillent les entrailles découvrant l’ordalie
Pourquoi donc mourir
Puisque la terre est ronde puisque le ciel est bleu
Battant des pieds l’eau des flaques arrachées à la digue
La feuille échevelée au récif de la mer mourante
Devient liquide elle aussi et lui redonne vie
Elle n’est que fuite course échappée belle
Le passé qui se délite au vacarme du présent
Se fait timide silence fleur séchée sans parfum
Epice sans saveur à ma bouche incendiée
Et le vent claque encore dans les branches du cyprès
Pourquoi donc mourir
Puisque la terre est ronde puisque le ciel est bleu
Le christ noir crucifié sur le marbre grêlé de pluie
Attend la caresse enfantine pour retrouver la vie
Le chant de l’oiseau fou apaise le chagrin
Onde sibylline mélodie qui au vent rebondit se propage
Je m’en vais me retourne te laisse là gisant
Attendant ton chuchotant discours
Ces paroles castillanes ce joli mot « amor »
Que tu cherches murmures aux jolis yeux d’ébène
Pourquoi donc mourir
Puisque la terre est ronde puisque le ciel est bleu
©
Myriam Amoros, Vivre in Chemins d'Ensérune
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