J'ai commencé par avoir peur des oiseaux. Enfant, il m'était impossible de traverser une place où il y avait des pigeons. Leurs déplacements incontrôlés, leur becs, leurs nombres étaient effrayants. Et puis, il y eut ma grand-mère, son amour des animaux et, malgré son coq agressif qui attendait derrière le portail tous les intrus pour les poursuivre et les piquer aux mollets, il y avait aussi ses canaris, chardonnerets et autres, des oiseaux qu'elle sauvaient lorsqu'elle les trouvait presque mort au sol. Sans elle, sans la chaleur de son corsage dans lequel elle les plaçait pour qu'ils ne meurent pas d'un prédateur et de froid, ils n'auraient pas survécu. Durant des heures je pouvais les observer silencieusement et écouter leur chant qui me ravissait.
L'oiseau, pour moi, cela symbolise la grâce, la beauté, la liberté. leurs couleurs et leurs comportements sont une mine d'or pour ceux qui veulent bien prendre le temps de les observer. Leurs modes de séduction, de protection du territoire, de nourrissage, sont autant d'informations pour les comprendre mais également pour comprendre nos comportements d'humains...Si, si, je me rappelle bien de mes anciens cours d'éthologie à Nanterre. Ils me passionnaient.
Dans mes créations, les oiseaux que j'ai peints sont toujours transformés par mon imagination. Ils disent, malgré la beauté des couleurs, des histoires d'animaux mais aussi des histoires d'hommes. Ils évoquent la cacophonie d'un monde bruyant, la compression des villes, le pouvoir, la fragilité, la solidarité aussi.
Les guêpiers
Cacophonie